L'exemple Danois pour réduire le chômage

Publié le par Philippe CHOURAQUI

Le Danemark a réussi l'exploit de faire passer son taux de chômage de 12% en 1993 à 6% en 2003, et autour de 4% aujourd'hui. Le modèle tourne autour d'une grande flexibilité du travail pour l'employeur et d'une grande protection du salarié lors de ses périodes de chômage.

Flexibilité du travail
Les Danois partent d'un constat simple et évident à mon sens : le marché décide du social et non l'inverse : les avancées sociales ne sont possibles que lorsque l'économie le permet. L'employeur est libre d'embaucher ou de licencier sans aucune indemnités à verser pour un salarié de moins de 12 ans d'ancienneté, et un préavis de quelques semaines.
Avec 80% des danois actifs syndiqués, les syndicats sont très puissants mais dans une logique bien différente de celle de la culture des conflits que nous connaissons en France. Ils sont pragmatiques et mettent la croissance et le contrôle de l'inflation au-dessus de la négociation salariale.

Forte protection chômage
Les salariés sont indemnisés à hauteur de 90% de leur salaire, bénéficient de formations et d'un encadrement sérieux à la recherche d'un emploi, mais doivent respecter des règles. En cas de non-respect, les chômeurs risquent réellement la suppression de leurs allocations.

Il ne faut pas non plus négliger l'énorme effort fiscal du Danemark qui a baissé l'impôt sur les société et sur le revenu.

Actuellement, le chômage et la flexibilité font peur en France, car lorsque l'on perd son travail, il est difficile d'en retrouver un autre. Mais si on facilite l'embauche et le licenciement aux entreprises, que l'on prend véritablement en charge le chômeur, la marché du travail va considérablement se fluidifier. Un grand nombre de petites entreprises ou d'artisans n'hésiteront plus à embaucher, chose qu'ils ne font pas actuellement de peur de ne plus savoir quoi faire de leurs salariés en cas de baisse de l'activité, et lorsque l'on perdra son travail, ce ne sera plus un problème puisqu'on en trouvera un autre facilement.

Cela pose le problème, énorme en France, d'un vrai changement de mentalité à tous les niveaux :
- Les salariés doivent accepter qu'ils ne travailleront plus dans la même société toute leur vie, mais également qu'ils ne feront pas le même métier toute leur vie.
- Les institutions bancaires et agents immobiliers devront intégrer ces évolutions dans leur octroi de crédits et de bail.
- Les syndicats devront arrêter de se positionner en combattants du méchant patron, pour se mouvoir en équipier afin que tout le monde avance dans le même sens, au plus grand bénéfice de la croissance, bonne pour tous.

S'il est Un véritable enjeu dans cette campagne électorale, ne pensez-vous pas que celui-ci est majeur ?

Publié dans Politique

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Y
Je suis comme vous étonné que ce sujet ne soit pas plus abordé, a contrario du pouvoir d'achat. Le chomage reste à un niveau très important (quelsques soient les chiffres... ). On a l'impression que les politiques ne savent pas 'ils pourront vraiment résoudre ce problème, alors que l'évolution au Danemark montre que des solutions existent.Or une baisse du chomage entrainerait mecaniquement une tension au niveau des salaires ... et donc une hausse des  revenus (et donc du pouvoir d'caht si l'inflation reste contenu, ce qui sera sans doute le cas dans l'environnement cocurrentiel actuel).
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P
Les solutions sont multiples, mais elles passent toutes par des réformes structurelles, à l'image de celles qu'à connu l'Angleterre à l'époque de Thatcher, ou du Danemark dans l'exemple de ce post.Le souci actuel n'est pas uniquement de trouver qui aura le courage de les mettre en oeuvre, mais qui saura le faire sans braquer les français. J'ai ma préférence pour l'élection présidentielle, mais ne vois aucun candidat capable de réunir ces deux qualités.
E
D apres Europe 1 la candidate S Royale envisage un retrait de la campagne apres les propos tenu par E Besson et C Allegre et le manque de soutien des cadres de son parti au profit de Dominique Strauss Kahn, plus a meme d etre coherent sur une politique economique. Info ou Intox, en tout cas si c est le cas c est une bombe
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P
Je ne le vois pas renoncer. Imaginez les pressions et autres peaux de banane qu'elle a due subir pour être La représentante du PS, ce n'est pas pour partir à quelques semaines de l'élection. Par contre, après avoir déclaré avoir repris sa liberté par rapport au PS, une bombe, comme vous dîtes, aurait été qu'elle se présente en "candidat libre" !